Je me demandais ce que j’allais écrire pour mon “come back” car depuis mon dernier article publié le 14 avril, je suis un peu en panne d’inspiration. Bien que cet article évoquait le syndrome de la page blanche et comment y remédier, je n’étais toujours pas très inspirée à écrire…jusqu’à hier où j’ai écouté des histoires qui m’ont amené à réfléchir.
Lors d’une réunion dans la soirée de lundi, un homme nous a raconté une situation qu’il a vécue. En rentrant chez lui le week-end après son passage dans une émission télévisée, il a fait la rencontre d’un jeune avec lequel il a discuté puis échangé les contacts. En effet, cet homme dirige une ONG qui vient en aide aux enfants défavorisés et ce passage télé lui a servi à annoncer une activité en faveur des enfants dans le cadre de la célébration de la journée de l’enfant africain, le 16 juin.
Le lendemain matin, le jeune homme rencontré la veille lui envoie un SMS qui dit: Quelle solution proposez-vous pour nous les jeunes dont l’avenir est incertain? Il est resté perplexe face à ce message (j’avoue que moi aussi).
Cette histoire a aussitôt rappelé à un collègue une situation qu’il a vécue dans la même journée. Voici les faits. Quelques jours plutôt, une jeune fille l’a contacté en disant qu’ils avaient fait la classe de 3è ensemble, après présentation et diverses orientations faites par la jeune fille, il n’arrivait pas à mettre une image sur son nom. Trêve de bavardage ! La jeune fille voulait le rencontrer pour discuter, rendez-vous est pris donc pour une rencontre. Le jour J, à la vue de la demoiselle, la mémoire lui revient et il se souvient qu’elle était une élève studieuse et assidue aux cours mais avec qui il n’était pas ami puisqu’il était plutôt agité et fêtard mais tout de même bosseur. Le genre de fille à ne pas fréquenter ce genre de garçon. Ils prennent place pour discuter, elle se met à pleurer avant de placer quelques mots. Son souci ? Elle a vraiment besoin d’aide pour trouver une activité à faire car elle est désemparée ne sachant plus quoi faire, elle a décidé de se tourner vers lui pour qu’il l’aide à trouver une activité. Devant cette situation, n’ayant pas une solution immédiate à lui proposer, il a promis en parler autour de lui, quelqu’un aurait probablement une solution à proposer à cette jeune fille. Pour précision, elle n’a pas pu obtenir le baccalauréat et elle est prête à accepter tout ce qu’on lui proposerait comme job.
L’histoire de cette fille m’a beaucoup touché et je me suis mise à me poser des questions.
Pourquoi ?
Pourquoi n’a-t-elle pas pu obtenir le diplôme du baccalauréat ? Quels obstacles avait-elle rencontré alors qu’elle avait de bons résultats en classe de 3è ?
Elle n’est pas la seule dans cette situation. Chaque année, des centaines de lycéens et collégiens abandonnent les bancs de l’école pour des raisons diverses : perte d’un parent (sans doute celui qui assurait les frais de scolarité), manque de moyens de financement, manque de motivation ou encore grossesse en pleine année scolaire.
Une jeunesse pessimiste
Beaucoup de jeunes africains sont très peu optimistes quant à leur avenir sur le continent. Pour eux, la meilleure solution est de partir “derrière l’eau” pour “se chercher”. Quand ils arrivent là où ils pensent mieux s’en sortir, ils sont prêts à faire n’importe quel job: balayeur de rue, éboueur, gardien, plongeur dans un restaurant, serveur,… Des activités qu’ils auraient refusées d’exercer dans leurs pays d’origine comme si ces compétences n’étaient pas requises sous leurs cieux. Parce que chez soi, on aimerait arborer un beau costume-cravate, être tiré à quatre épingles, être dans un bureau climatisé à signer des dossiers et rouler dans de grosses cylindrées,…
La mentalité de défaite dans tout ce qu’on pourrait entreprendre est ancrée dans bon nombre de jeunes qui se disent perdants sans même avoir commencé la bataille. Alors, ils se contentent du peu qu’ils ont sans chercher à aller au-delà et à se surpasser pour avoir plus. Comme dirait le togolais Comment prendre pour faire (traduction d’une expression Mina), une excuse pour se convaincre qu’on ne peut mieux faire.
Je suis le meilleur, je peux le faire, j’ai déjà réussi !
Voilà le leitmotiv d’une jeunesse dynamique, battante et gagnante qui se donne les moyens de réussir malgré les obstacles. Ils sont quelques-uns à l’avoir compris et à mener des combats quotidiens pour faire mentir les statistiques qui prédisent leur échec. Comme eux, la jeunesse doit comprendre qu’il ne faut plus rien attendre des pouvoirs publics et se donner les moyens de se prendre en charge. La réussite n’est pas conditionnée par le lieu de travail ou le type d’activité.
Il faut aussi positiver quelles que soient les circonstances, penser à une solution au lieu de ressasser encore et encore le problème dans sa tête en se disant qu’on aurait pu l’éviter car on apprend mieux de nos erreurs.
Pour ma part, je fais déjà ce qui me passionne mais cela ne veut pas dire je compte m’arrêter là.