« Le Comité International de la Croix Rouge est un intermédiaire neutre dans les conflits armés », voici comment se définit la plus ancienne organisation humanitaire moderne. Ce « troisième combattant » est né il y a 153 ans, incarné par Henri Dunant, jeune suisse, témoin de la souffrance des soldats blessés sur le champ de bataille…

 

En Juin 1859, à Solferino au Nord de l’Italie, l’armée française et les troupes autrichiennes se livrent une bataille sans merci. Henry Dunant, homme d’affaires suisse, découvre l’horreur des affrontements : des morts et des blessés abandonnés sur le théâtre des opérations. Révolté, il décide d’organiser, avec l’aide de la population civile, le secours des blessés, quelle que soit leur nationalité.

Après cette expérience, Henry Dunant publie, en 1862, un plaidoyer pour l’action humanitaire dans un livre intitulé « Un souvenir de Solferino » qui appelle à la création de sociétés de secours pour les militaires blessés et malades, et à la rédaction d’un traité international protégeant ces soldats et ceux qui les soignent.

En août 1864, le gouvernement suisse convoque une Conférence diplomatique avec les représentants de seize Etats. Ils décident de créer, dans chaque pays, des comités de secours. Le 22 août, ils signent la première Convention de Genève « Convention pour l’amélioration du sort des blessés et malades sur les champs de bataille ». Y est consacrée la neutralité (l’inviolabilité) du personnel sanitaire et des établissements sanitaires. Le droit international humanitaire moderne est né.

Cette neutralité médicale humanitaire s’élargit à l’assistance de toutes les victimes de la guerre. Un concept pour faire admettre à ceux qui se battent que les actions de secours ne sauraient être considérées comme des actes hostiles ou une contribution effective à l’effort de guerre de l’un des belligérants.

 

Les emblèmes de la Croix-Rouge servent à désigner clairement les services médicaux en temps de guerre pour que leur protection puisse être assurée par les belligérants. Quatre emblèmes sont actuellement reconnus par les Conventions de Genève…

La croix rouge, le croissant rouge et le cristal rouge. Le lion-et-soleil rouge est toujours officiel, mais n’est plus utilisé.

La croix rouge (qui est le drapeau de la Suisse aux couleurs inversées) devait être le seul symbole reconnu par les Conventions de Genève.

Cependant, l’Empire ottoman considéra en 1876 qu’il s’agissait d’un symbole chrétien qui rappelait l’emblème des Croisés ; les Turcs créent alors l’emblème du Croissant Rouge. Pour la même raison, la Perse décide elle aussi de créer son propre emblème, le Lion-et-soleil rouge.

Le Croissant est accepté en 1929 en dépit de son héritage religieux. Mais il est spécifié qu’aucun autre emblème ne serait accepté dans le futur.

Le lion-et-soleil rouge iranien a également été reconnu comme emblème mais, après la Révolution islamique en 1979, Les autorités iraniennes ont annoncé le 4 septembre 1980 qu’elles utiliseraient le croissant rouge ; mais elles n’ont jamais renoncé officiellement au lion-et-soleil rouge.

Le 8 décembre 2005, le cristal rouge a été adopté lors de la signature du troisième Protocole additionnel aux Conventions de Genève.

 

Il est important de souligner que ce n’est pas seulement l’emblème qui protège les services médicaux, mais aussi leur fonction.

Il est donc interdit de s’en prendre à des installations médicales, même si elles n’arborent pas un emblème internationalement reconnu. Pendant les conflits, il est totalement interdit d’utiliser un emblème protecteur à d’autres fins qu’humanitaires.

153 ans après sa création, la Croix-Rouge n’a vu disparaître aucune des lignes de fracture qui ont justifié sa création.

Sources

Wikipédia

www.croixrouge.org