Le métier d’avocat tel que nous le connaissons aujourd’hui est le résultat d’une longue histoire qui trouve ses origines dès l’Antiquité et le début du Moyen-Âge. La profession a connu de nombreuses mutations au cours des siècles…

Dans la Grèce Antique, il n’existait pas d’avocat. Les accusés étaient contraints de se défendre seuls, toutefois, ils étaient autorisés à faire rédiger leur discours par un logographe / écrivain public, qualifié de Grand Orateur.

C’est sous le règne de l’empereur byzantin Justinien 1er que le principe de l’Ordre des Avocats fut créé. L’élaboration de règles déontologiques prendra plusieurs siècles. Les premiers avocats sont des ecclésiastiques car ils sont les  seuls à connaitre les lois et notamment le droit romain. Mais, très rapidement, la profession est exercée par des laïcs, tout en continuant de revêtir une dimension religieuse. Les avocats doivent prêter serment et jurer sur les saints évangiles. Ce serment sera d’usage de 1344 à 1810. Ils doivent également avoir un niveau de connaissance élevé, c’est alors que le titre de « Maître » leur sera donné et que les honoraires apparaîtront.

 

L’avocat n’a pas encore le droit de défendre et l’accusé se défendre seul. La justice est rendue au nom du seigneur local et l’ordalie est pratiquée.

C’est une forme de preuve judiciaire et religieuse qui consiste à soumettre les accusés à une épreuve dont l’issue est déterminée par Dieu.

Exemples d’ordalies :

  • L’ordalie par le fer rouge consistait à porter une barre de fer rougie sur la main qui était bandée par la suite dans un sac de cuir scellé par le juge. On regardait trois jours plus tard l’évolution de la plaie. Si elle était « belle », donc bien cicatrisée, cela prouvait l’innocence. Une vilaine plaie prouvait la culpabilité. C’est de cette pratique que viendrait l’expression « mettre sa main au feu » lorsqu’on est sûr de son fait ;
  • L’ordalie par l’eau bouillante : L’accusé devait plonger son bras dans un chaudron bouillant, et ramener le caillou ou plus souvent l’anneau béni qui s’y trouvait. On bandait le bras brûlé et on vérifiait l’état de la plaie quelques jours plus tard ;
  • L’ordalie par le feu: L’accusé devait traverser deux bûchers sans se brûler, afin de prouver son innocence ;
  • L’ordalie par l’eau froide. L’accusé était plongé dans une eau froide bénite (souvent une rivière). S’il coulait c’est qu’il était innocent, si le corps flottait cela prouvait sa culpabilité.

La Révolution atteint également la profession d’avocat. Au début, la torture est supprimée et les avocats peuvent assister à l’instruction d’une affaire et à la plaidoirie mais ils doivent garder le silence.

Puis, le barreau est supprimé et n’importe qui peut plaider. Le 19e siècle sera placé sous le thème de la reconquête de leur indépendance. Ainsi, les avocats et l’Ordre sont rétablis. Une immunité est accordée à l’avocat plaidant et il acquiert le statut le statut de profession libérale.

En 1900, le barreau s’ouvre aux femmes et Jeanne Chauvin devient la première avocate. En 1941, le Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat est institué.

La profession a connu de nombreux changements qui l’ont conduit à s’adapter, elle continue de se développer, rajeunit, et trouve progressivement la voie de sa modernisation.

Mais pourquoi donc les avocats portent-ils une robe noire ?

Pour expliquer l’accoutrement des hommes de loi, il faut remonter au Moyen-âge. A cette époque, les avocats n’étaient autre que… des ecclésiastes. Ils portaient donc l’habit religieux de rigueur : la soutane. Si la robe de l’avocat est aujourd’hui noire, elle aurait pu être…rouge ! Durant un temps, il existait en effet deux types de robes. Une noire, et une rouge, dont le port était réservé aux cérémonies et audiences. Mais, dans un souci de distinction des magistrats,  les avocats la délaissèrent au profit de la seule robe noire.

Le terme d’avocat provient étymologiquement de vocatus ad qui signifie « appelé pour ». C’est celui qui assiste autrui en justice.

Sources:

www.hamon-degiovanni.com

www.jss.com