Et si je vous disais que vendre du Kom¹ pourrait vous permettre de payer votre scolarité et que vous pourriez même en faire une entreprise à part entière. Essenam a prouvé qu’être Komière² pouvait être très rentable.

Comme de nombreux togolais, hier, 19 janvier 2020, j’ai fait le déplacement du palais   des congrès pour assister à la première projection de Essenam ou Croire en soi, un long métrage réalisé par Yannick Edoh N’tifafa.

Malgré la longue attente et les soucis techniques, je n’ai pas voulu me faire conter ce film dont l’affiche a fait le tour des réseaux sociaux ces derniers jours.

Essenam est étudiante dans une école privée et c’est son oncle qui assure ses frais de scolarité depuis le décès de son père. Sa mère, elle, s’occupe des besoins de la maison, prend soin de ses deux enfants et s’attèle également à rembourser le prêt contracté par son défunt mari pour payer la maison ; tout ceci avec les revenus de la vente de Kom.

Pensant que sa fille était une étudiante exemplaire et irréprochable, elle est stupéfaite de découvrir le contraire quand le Directeur des études, M. Komlan, l’appelle pour lui signifier une absence de sa fille qui sèche les cours depuis 7 mois. Ses résultats sont catastrophiques et elle n’a même pas obtenu son BTS. La mère d’Essenam tombe des nues. Elle essaye d’apprendre la vérité de la bouche de sa fille mais cette dernière lui ment. Essenam fréquente des enfants de riches et passe son temps à faire la fête au point de dépenser les 3 dernières tranches de sa scolarité. C’en est trop !  Sa mère découvre ses agissements en même temps que l’effondrement des affaires de son oncle qui n’a plus les moyens de la scolariser. Une question demeure : que va-t-elle faire ? Continuer à faire la java ? Abandonner les études et apprendre un métier ? Ou prendre son avenir en main ?

Je ne risque pas de spoiler le film parce que vous devez le voir. Il aborde une thématique d’actualité à cette époque où il est difficile de trouver un emploi, à tel point que certains jeunes choisissent la facilité pour avoir de l’argent.

Les acteurs et l’équipe techniques sont pour la grande majorité des étudiants qui ont voulu marquer leur année académique par un projet commun. Ils sont finalement entrés dans la famille du cinéma togolais par la grande porte.

  1. Pâte de maïs fermenté
  2. Vendeuse de Kom (dans le film)