Doublement utile, contre les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissibles, le préservatif est aujourd’hui reconnu de santé publique. Même si son utilisation intensive remonte à la découverte du virus du SIDA en 1980, il a une histoire (aussi vieille que le monde)…

Les Egyptiens seraient les précurseurs du préservatif. Une statuette représentant un homme muni d’une sorte de préservatif a été trouvée et datée de 6000 ans avant J.C. Alors que certains « préservatifs » retrouvés dateraient de 1400 avant notre ère. Ils étaient constitués de lin et utilisés comme rituels ou pour des raisons de santé (par les chefs de tribus comme protection contre les infections, les blessures et les morsures d’insectes). A cette époque, ils n’étaient pas encore utilisés comme moyen de contraception.

Au 5ème siècle, en Chine et au Japon, on en retrouve également des traces : les Chinois utilisaient un préservatif en papier de soie huilé. Les  Japonais connaissent sous le nom de Kabuta-gata, des accessoires fabriqués en écailles de tortues ou en cuir. Ces préservatifs pouvaient, grâce à leur rigidité, servir tout aussi bien de godemichés.

Quant aux Romains, ils fabriquaient leurs préservatifs à partir d’intestins ou de vessies d’animaux (moutons, porcs ou chèvres). Ces préservatifs pouvaient être utilisés plusieurs fois et étaient équipés d’un ruban que l’on nouait pour les fermer.

Sur le plan commercial, tout a commencé, avec la conférence internationale ouverte à Utrecht (Pays-Bas) en 1712…

…Et qui devait aboutir, un an plus tard, à la signature d’un traité mettant fin à la guerre de succession d’Espagne. La ville, littéralement envahie plusieurs mois par des hommes d’État  venus de toute l’Europe attira une foule de dames venues pour distraire ces messieurs.

Malheureusement, plusieurs d’entre elles avaient quelques maladies vénériennes.

Un artisan eut l’idée de traiter à sa façon le cæcum (un bout de colon) de mouton, il l’utilisa en lui conservant sa forme de fourreau et en le fermant d’un côté; il obtint ainsi un préservatif.

Il faudra attendre la Révolution française pour voir l’utilisation et le commerce du préservatif légalisés.

Des boutiques, telle Gros Millan, se spécialisent dans la vente de cet article encore élitiste. Ce commerce, pour lequel les vendeuses étaient entraînées à avoir l’œil juste pour évaluer les tailles afin de ne pas vexer personne, devint rapidement des plus florissants.

Ce n’est que plus tard que son utilité contre les grossesses non désirées sera reconnue. Dans le courant du 18ème siècle, une amélioration sera apportée au préservatif, lorsque le lin sera trempé dans une solution chimique et ensuite séché avant emploi.

La véritable révolution dans l’histoire du condom est venue avec la commercialisation du caoutchouc…

…Et un procédé le rendant plus élastique et résistant appelé la vulcanisation. C’est la compagnie Goodyear qui en a commencé la vente en 1843-44.

Les préservatifs en caoutchouc du début du siècle étaient lavables et réutilisables : il fallait choisir la taille au-dessus, parce que le caoutchouc pouvait rétrécir au lavage.

Vers 1880, le premier préservatif en latex est produit mais il faudrait attendre les années 1930 pour que son utilisation se répande. C’est celui que nous connaissons aujourd’hui, avec quelques améliorations tout de même (encore plus de finesse, lubrification, réservoir, couleur, arôme).

Quant aux préservatifs féminins, ils ont été inventés en 1992.

Aujourd’hui, le préservatif est dans l’ère du temps et se réinvente de plus en plus. on en trouve pour tous les goûts et de toutes couleurs (croyez-moi!).

 

 

 

Sources : culture-générale.fr / leroidelacapote.com