L’île de Gorée accueille jusqu’au 29 mars l’exposition Formes et paroles dans le cadre du XVe sommet de la francophonie. Dix artistes de neuf  pays d’Afrique et d’Europe y sont représentés à travers  les arts plastiques et la bande dessinée.

1-5-192x0C’est une multitude d’œuvres culturelles et artistiques qui ont envahi l’île de Gorée, des planches de bandes dessinées aux installations diverses. Le centre socioculturel Boubacar Joseph Ndiaye de l’île de Gorée a abrité les bédéistes  qui ont eu la liberté de concevoir 15 planches autour de thème de l’exposition.  Chaque artiste a appréhendé le thème à sa manière en laissant libre cours à son imagination tout en se basant sur la culture de son pays. C’est ainsi qu’avec le béninois Hector Sonon, on retrouve le Vaudou Sakpata : dieu de la terre. On découvre à travers ces 15 planches l’histoire d’un peuple qui se bat pour sa terre.  Pour l’artiste « le vaudou s’accompagne de la parole », ce qui explique son choix en adéquation avec le thème.  La bande dessinée sénégalaise est représentée par Odia et TT Fons. Journaliste caricaturiste, TT Fons nous amène à Dakar avec Goorgoorlou et Michel Dupont. L’on se souvient de ce personnage crée en 1987, qui fait la satire de la société sénégalaise, il a été porté aux écrans  depuis quelques années. Al’Mata et Jason Kibiswa sont les dignes représentants de la République démocratique du Congo. Les travaux de tous ces bédéistes sont réunis dans l’ouvrage L’Afrique en partage qui s’est arraché comme des petits pains. Les artistes n’ont pas manqué de dédicacer les livres en gribouillant quelques dessins pour chaque lecteur.

Les artistes plasticiens eux ont pris d’assaut divers sites de l’ile où sont exposées, en plein air, leurs œuvres. Les installations sont aussi originales les unes que les autres, des démarches artistiques différentes ouvertes sur le monde contemporain.

L’artiste vietnamien Trân Trong Vû a choisi les fleurs comme thèmes. Elles lui rappellent les fleurs qu’il apportait lors  des visites à sa mère malade. Ces fleurs sont  faites de sachets plastiques qui recèlent des mots.  Une maison avec  des briques faites de miroirs et de mots, c’est l’œuvre de la congolaise Bill Kouélany. Nadia Myre du Canada a voulu retracé l’histoire de l’esclavage à travers 2 installations, un cube de briques avec des inscriptions et une trame sonore s’échappant de filets de pêche. MATAM,ces lettres sculptées dans le métal sont l’œuvre du Sénégalais Ndary Lo qui place son travail sous le thème du Déplacement.

Le musée Dapper, initiateur  de cette exposition s’implique activement dans des projets culturels et pédagogiques  afin de préserver le patrimoine artistique africain.

Toutes ces œuvres sont à découvrir sur l’île de Gorée jusqu’au 29 mars 2015.